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Voler en Transsylvanie


Voler en Transsylvanie, c’est toujours l’euphorie pour moi.
Non seulement parce que c’est réaliser un rêve d’enfance, sur le lieu même de ces rêveries, mais aussi à cause de la beauté féerique du paysage. Bien sûr, c’est un avis absolument subjectif, mais cela donne quand même à réfléchir que ce pays au berceau des Carpates avait été nommé “Jardin de fées” au cours des siècles passés.

C’est au derniers jours de juillet que le temps est venu pour un grand vol en paramoteur. Je suis arrivée à trois heures du matin de Hongrie, et après deux heures et demie de sommeil j’ai pris la direction du point de rencontre tout débordant d’énergie, ce qui était quelque peu surprenant. A quelques kilomètres au nord de Targu Mures, nous avons repéré un champ mouillé de rosée, et après avoir effectué un prévol minutieux et rempli les réservoirs, nous avons déplié les voiles. Malgré le vent nul et l’herbe montant jusqu’aux genoux, on est tous devenu „airborne” au premier coup. Grâce aux bonnes performances au décollage de la NemoMoto de chez Dudek, même Leon y a réussi, bien qu’il ne soit pas encore professionnel avec à peine une heure et demie de vol en paramoteur. Nous sommes lancés dans l’aventure sans carte, boussole ou GPS, et pendant notre briefing précédant le décollage, on s’est mis d’accord sur une seule chose: tout le monde me suivra, et moi je les attendrai. Je n’ai jamais volé encore là-bas, mais je savais qu’en gardant la direction de l’est, on atteindra tôt ou tard la route nationale, que nous n’aurons qu’à suivre vers le nord jusqu’à Sovata, puis la départamentale jusqu’à Reghin au nord-est, et de là, en suivant les lacets de la rivière Mures, on ne pourra pas rater l’aire de décollage initial.
Marius, Adrian et moi avions des voiles Reaction, je redoutais un peu si Leon pouvait tenir le pas. Pour résoudre ce problème, nous trois sommes vaudrouillés dans toutes les vallées, nous avons sillonné entre les arbres solitaires et les meules de foin, se pourchassions au-dessus des collines et des crêtes, pendant que Leon, avec la trouille des débutants, volait sur une ligne droite au niveau 150 m QFE officiel.
Nous débutions notre vol à l’endroit même, où la plaine de Transylvanie se transforme en collines. A l’ouest de la vallée de la Mures, on trouve une steppe désertique, herbeuse. Ce n’est pas de pierre ou de sable, comme on dit: de la boue jusqu’à la taille, et en-dessus les chiens te bouffent. Par contre, à l’est de la Mures, le paysage devient beaucoup plus varié, apparaissent les premières forêts. Après le ruisseau de Niraj, on est arrivé au premier vrai mont: le Becheci, et derrière, la ville de Sovata. Une heure pile après le décollage, on était au-dessus du lac de l’Ours, le fameux lac salé aux multiples vertus thérapeutiques. Après avoir fait l’inventaire des châteaux et des palais autour du lac, les uns plus pompiers que les autres, il était temps de penser à mes copains. En passant derrière eux, j’ai vérifié le niveau d’essence dans leurs réservoirs, et j’ai décidé de continuer sans se poser jusqu’à Reghin. Quant à moi, j’ai pris une photo de mon réservoir en tenant à bout de bras l’appareil photo, puis j’ai constaté sur l’écran que mon moteur Simonini s’était contenté d’une consommation de 3 litres par heure.
A notre droit, on voyait la chaine des montagnes Gurghiu, couverts par un brouillard mystérieux. Nous avons survolé le Cimpu Cetatii connu pour son élévage de truites, et quelques minutes après on devinait déjà Reghin au loin. A court de carburant et dans l’espoir d’un vent arrière, nous sommes montés plus en haut. A gauche, on a pu apercevoir le village de Simbrias, réputé pour ses traditions et son groupe de danse folklorique, à droite le Marais Ancestral, où même aujourd’hui restent encore quelques chênes de plus de cinq cents ans. On voyait bien le site où se trouvait le plus grand aéroport allemand de la Transylvanie à l’époque de la seconde guerre mondiale; là, même dans les années soixante-dix, on pouvait encore trouver des instruments Messerschmitt. Nous sommes arrivés au-dessus de Reghin après deux heures quarante minutes de vol, à plus de mille mètres d’altitude, ce qui nous aurait permis de se poser sans moteur sur n’importe quelle prairie voisine, mais nous voulions atterrir à proximité d’une pompe à essence, pour ne pas avoir besoin de services logistiques complexes pour faire le plein.
Seules des stations en banlieue et confinantes à des champs pouvaient être prises en considération, et de plus, sans fils électriques ou téléphoniques. Pour vérifier ces caractéristiques ainsi que la qualité du sol, il fallait descendre. Le coeur navré, j’ai renoncé à la station MOL trop près du centre ville, et choisi une pompe privée à côté de la nationale, vendant probablement du carburant de qualité douteuse. J’ai sacrifié mon altitude précieuse par une série de spirales. Derrière la station, la forteresse de luxe d’un vert fluo, avec lac artificiel, fontaine et jardin japonais témoignait du fait qu’il y toujours de la fantaisie dans le commerce des marchandises sujets d’acquis. Toute une armée de nains de jardin et des copies des statues de Michel-Ange gardaient le domaine. J’ai marmonné une courte prière pour que le maître soit sorti, ou au moins qu’il n’ait pas de penchant à la défense antiaérienne, et j’ai survolé le château. Le drapeau rouge-jaune-bleu flottant sur la tour signalait la courte finale au-dessus du jardin japonais, et l’arrondi sur le terrain de 20 x 20 mètres derrière la pompe, entre un excavateur à moitié plongé dans la boue et le dépôt. Dans la même direction, suivait une jachère d’une qualité de sol louche, mais d’une bonne centaine de mètres sans clôture, barbelé ou d’autres obstacles; la promesse de pouvoir redécoller. Je ne me suis pas posé tout de suite, j’ai d’abord fait du radada à 1 mètre au-dessus de la jachère, qui n’inspirait pas trop de confiance. Je me suis présenté en finale accroché au moteur, en tangentant le sol, j’ai sauté la grille en fer forgé juste avant l’arrondi, un peu lâché les freins, puis avec un bon coup de gaz, j’ai freiné à mort: et j’ai touché le sol, dans le premier quart de la “piste”. Même pas deux pas à faire pour perdre le reste de ma vitesse, c’était assez précis – ma voile Reaction de 25 m2 y était pour quelque chose. Marius n’a même pas attendu que je la ramasse, il est arrivé avec la technique de parapente traditionnelle. Moteur à l’arrêt, bien accéléré, il passait en éclair au-dessus de la grille, puis il a atterri sur la jachère à une vitesse considérable. Il est tombé tout de suite, sa voile est arrivée sur le bord d’attaque. Ca ne faisait pas très classe. A ce point, des demoiselles en petite tenue, d’une anatomie généreuse sont sorties en foule sur la terrasse de l’appartement à l’étage de la station, il n’est pas exclu que le propriétaire ait aussi des intérêts dans des entreprises autres que pétrolières. Pour les routiers qui passent, cela rend incontestablement plus varié le temps de repos, et le prix du gasoil “économisé” reste sur place. Par contre, Marius a certainement été déconcerté par cette profusion de croupes et de nichons pour avoir produit une telle chute. Comme d’habitude, il était encore par terre, mais déjà en train de s’expliquer. Il a énuméré à peu près dix sept raisons et une trentaine de circonstances atténuantes, l’essentiel était que moi, l’infâme, j’avais occupé l’endroit idéal, il était donc contraint de choisir le terrain raboteux. J’ai jugé inutile de lui demander pourquoi il n’avait pas attendu que je me dégage, parce qu’on y serait encore à disputer. Entretemps, Ádi est arrivé; élève de Marius, il n’était qu’à son quatrième vol avec moteur, et oh, miracle: il a atterri au milieu de la piste, et même sans couvrir l’excavateur rouillé avec sa voile tombante.
Leon a dû juger plus raisonnable de ne pas prendre de risque, et de continuer plutôt jusqu’à Targu Mures. Avec son poids d’à peine soixante-dix kilos et sa Motonemo de 27 m2, il aurait même pu retourner au point de départ, mais ça s’est passé autrement. On était encore en train de déguster l’eau minérale, appellée par les aborigènes: eau de vin!, quand il a envoyé un SMS: vaché dans la campagne, il nous attend de lui apporter du carburant. On a fait pas mal de sensation, le proprio voulait en toute logique acheter la plus chère de nos machines, plein de questions nous tombaient dessus; bref, il était midi passé et les thermiques bien costauds quand nous avons pris notre envol. Ádi est parti le premier, il a réussi au deuxième coup. Marius a encore sarclé la jachère, son hélice en a bien souffert, mais il a quand même décollé. Il a dû s’expliquer pendant un bon bout de temps pourquoi il n’était pas possible de faire autrement. J’ai fait un décollage avec “postcombustion”, et réussi à m’élever en un temps record, une petite brise de face m’aidant. On a fait plaisir aux habitants accourus par quelques wingovers, et en route pour le retour. C’est au niveau de Glodeni que nous avons aperçu la voile de Leon au bord d’un champ de blé. D’après les traces laissées, il a dû se poser au milieu du champ. Pas très malin, si on ajoute qu’à deux cent mètres plus loin, une prairie récemment fauchée était à sa disposition, et qu’une moissonneuse en plein travail avançait sur le champ. Nous avons atterri sur la prairie, ramassé le matériel de Leon, versé cinq litres de l’essence 95 – surprise, d’une bonne qualité - dans son réservoir, pendant qu’il nous a relaté l’histoire. Il savait d’être à court de carburant, donc il descendait de plus en plus bas, c’est à 20 mètres à peu près que son moteur s’est arrété. Avec un peu de bon sens ou d’expérience, il aurait dû voler en haut, aidé par les thermiques, il aurait même pu atteindre le déco du matin, mais au moins ne pas marquer un mauvais point sur le compte des pilotes paramoteur en écrasant le blé. Cette bévue a dû se matérialiser par le geste du conducteur de la moissonneuse, raconté par Marius, donc à prendre avec des réserves: On était déjà tous dans l’air, quand après son troisième décollage raté il a fait signe au conducteur de venir l’aider à éteindre sa voile, et celui-ci a répondu par un geste malicieux et sans équivoque. Tout compte fait, j’ai quand même trouvé que ce premier vol de la saison en triangle fermé en Transylvanie ne s’est pas passé si mal...

Sz. Gy.


 
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