La belle et le grand voyageur

Le Tanarg, considéré comme une référence en matière de pendulaire depuis des années, n’est plus une nouveauté. Le chariot Monsoon de la sté Halley, né de la „fusion” de ses prédécesseurs, le Delta Jet et le Jet Star, attire partout les regards par son bel aspect et son excellente finition. Mise à part l’esthétique, quelles sont ses performances par rapport à „l’étalon”? C’est notre ami Péter Szalay qui s’est chargé de les tester.

Bien qu’on n’ait pas pu essayer les deux chariots avec la même aile – le Monsoon vole sous une XP 15, le Tanarg sous une iXess 15 – il est quand même intéressant de les comparer.
Les deux sont équipés de robustes pneus „tout terrain”, ce qui est un atout incontestable, en connaissance des terrains hongrois. Et surtout, on peut se vacher presque n’importe où (par exemple, à côté du bistrot du village).
Il y a une première différence considérable qu’on n’aperçoit pas forcément à la première vue, mais qu’on constate en mesurant les empattements. Quant à la distance entre l’axe avant et arrière, l’écart est de 29 cm (Tanarg 202, Monsoon 173), et au niveau de la distance des deux roues arrières, le Tanarg bat le Monsoon de 17 cm. Ceci explique entre autres les différences quant au décollage et à l’atterrissage. Le Monsoon pique du nez plus facilement et plus rapidement, tout comme il cabre un peu brusquement au décollage. Avec le Tanarg, on se pose plus doucement. Le centrage différent joue également un rôle dans le comportement des deux chariots.
Ni l’un, ni l’autre n’a tendance à la précession, le Monsoon comme le Tanarg sont bien stables et équilibrés. Grâce à son plus faible poids, le Monsoon prend les virages plus facilement, il n’est pas sensible au vent latéral. Le Tanarg, à cause de son nez plus long, est un peu plus affecté.
Les freins du Monsoon sont bien efficaces, les gaz peuvent être dosés avec délicatesse. Ses roues – contrairement au Jet Star – ne sont pas auto-centreuses. Cela aide les élèves à tenir le cap à l’atterrissage, mais pour déplacer la machine sur le sol, il faut bien soulever le nez.
Les prises d’air du radiateur sont bien élaborées. Nous avons quand même constaté un peu de surchauffe du moteur même à régimes bas, mais cela s’explique probablement par l’herbe ayantt bouché les prises d’air inférieures. Ce problème trouvera bientôt sa solution.
En ce qui concerne le confort, rien à reprocher au Tanarg: le siège avant peut être avancé ou reculé, son dossier bascule en avant et en arrière. Le Monsoon n’est pas fait pour les grands: bien que la distance des pédales du siège soit réglable, elles restent trop près pour qu’un pilote de ma taille puisse s’installer confortablement. Les dossiers des sièges sont fixes, et pas suffisamment inclinés. Ceux qui n’ont pas de jambes longues et préfèrent se tenir bien droit au lieu de se renverser dans le siège, seront servis.
Le Tanarg possède plein de compartiments de rangement sous, devant et à côté des sièges, au total 60 litres de bagages peuvent être emportés. Ce n’est pas le cas du Monsoon, donc si on veut faire des balades plus longues, il faut prévoir de l’assistance au sol.
Dans le Monsoon, on est bien à l’abri du vent, il n’y a pratiquement pas besoin d’intercom pour discuter. Le pare-brise d’usine du Tanarg n’est pas assez efficace dans le cas des pilotes plus grands. La solution idéale reste à élaborer, car l’autre pare-brise de fabrication „maison” que nous avons essayé génère trop de turbulences.
Le Tanarg est une valeur sure. Une conception bien réfléchie, une structure solide, un aspect moderne. C’est un grand voyageur confortable et fiable. Cependant, pour tous ceux qui ne veulent ou ne peuvent pas se permettre cet investissement de taille, le Monsoon représente une alternative tout à fait satisfaisante, non seulement pour l’esthétique, mais aussi pour sa valeur d’usage.